Le blog de Pat Lagachette

Le blog de  Pat Lagachette

mardi 21 février 2017

La porte- Magda Szabo( 4/5)

 En cours...

Le temps est assassin- Bussi (0/5)



Cela faisait déjà un bon moment que je voulais tester cet auteur rouennais dont on parle tant, troisième plus gros vendeur de livres en France, excusez du peu, et présenté comme un des nouveaux maître du thriller.

 Je l’avoue sans honte, il m’arrive, oui, moi aussi, de temps à autre, de passer chez Macdo ou KFC. Ca dépanne, ca ne fait pas de mal, occasionnellement, dans mes moments de faiblesse, ou quand je n’ai pas le moral, de manière régressive. Mais tous ces fast-food,  ne seront jamais vraiment de la gastronomie, même à minima. Il ne m'est jamais arrivé de dire après un Burger King : « Waouh, ça c’était un putain de repas »,  avec l’envie furieuse d’en parler autour de moi : « Oh dis Jean-Paul, j’ai mangé des nuggets ce midi, une tuerie, faut que je t’emmène un de ses quatre,  cela fait 8 jours que je pense plus qu’à ça ».  Voilà, la littérature, à mon sens, c’est pareil. Il y a le fast food et de la gastronomie. Même la petite gastronomie sans étoile, le bon petit bistrot parisien ou de la cuisine de terroir, avec parfois un petit goût de brulé, fut-elle même minimaliste,  tout cela est largement capable de vous prendre aux tripes, de vous enflammer. Parce que là, mon Jean-Paul, souvent  je lui en reparle avec des étoiles dans les yeux pour le rendre un peu jaloux de cette dernière trouvaille, même modeste soit-elle.

Alors, sincèrement, j’aurais aimé être bousculé dans mes aprioris. Mais 520 pages de néant plus tard, le livre rangé sur son étagère, il ne me procure plus qu’une seule envie, celle de vite me plonger dans un autre auteur et urgemment encore !  Oui, je vais être méchant, jouer les fines bouches  intellos, oui, oui, chacun ses gouts, je le concède volontiers. Si vous aimez Bussi, et ses amis Musso-Levy, c’est votre droit le plus indiscutable. Mais c’est, pour moi …le niveau zéro de la littérature. 

Alors, du coup, au fait,  ce dernier Bussi ? Sur la forme : Comment dire…Voilà ! Le club des cinq en corse, mais en moins exaltant.  Seul mérite, ca se lit très vite, pas besoin d’un dico à coté. Du Macdo quoi.
Et sur le fond. …Bah justement, on le touche.

Une histoire abracadabrantesque. Plus tiré par les cheveux que ça, je t’offre mon peigne. Au bout de 100 pages, on connait l’assassin. Mais 50 pages plus loin, rebondissement : c’est un autre! 80 pages plus loin, nouveau rebondissement, c’est encore un autre !! Alors arrivé à la 330e page, quand il nous donne à penser (enfin si on veux…), que le tueur est "encore" un autre... Bon, on n’a compris, ce n’est pas lui. Que voulez vous, j'ai vraiment du mal avec les thrillers français, n'est pas Patricia Highstmith qui veux. Je reste persuadé que les anglo-saxons maitrisent ce sujet mieux que nous. c'est comme au cinéma, Nous on a Julie Lescaut et Navarro, eux, NCIS et David Fincher. Complexe du corn-flakes? Peut etre. Au final, ce roman fera sans doute un bon telefilm sur france 3 un mardi soir quelconque. Distrayant tout au mieux.

Quant à la fin, je vous le donne dans le mille, le tueur est évidement celui dont on n’a parlé que cinq lignes page 12, et ce  depuis 500 pages. Bel effet de surprise…. Avec des imbroglios amoureux  dont on comprend bien, qu’il aimerait nous faire croire aux Liaisons Dangereuses version 2016. Il y a encore du boulot… Dans cette histoire où rien ne nous est épargné, même les morts ne sont pas morts. Sauf moi. D’ennui !

mercredi 8 février 2017

Delivrances- Toni Morrison- (4/5)


Un Morrison un peu hors pistes, en forme de roman choral contemporain. Toujours la belle écriture, le style est là, pas de soucis pour cette lauréate du Nobel en 1993. A 83 ans, ces personnages nous racontent leurs bouts de vie à tour de rôle. A commencer par  Bride, working girl américaine, qui roule en jaguar et collectionne les hommes d'un soir. Bride est noire. Noir bleuté. "Noire comme le Soudan". Mais sa mère, mulâtre blonde  passe facilement pour une blanche. Et pour maman c'est le début des problèmes avec une pareille enfant :
« Tout ce que je sais, c'est que pour moi, la nourrir, c'était comme avoir une négrillonne qui me tétait le mamelon »,
 Bride à été témoin dans une affaire de pédophilie quand elle était enfant. Devenue adulte, elle se décide à attendre la criminelle à sa sortie de prison. Pourquoi? Et pourquoi son amant la quitte du jour au lendemain sans un mot?
Bride va partir en quête de  rédemption au fur et à mesure que son propre corps, comme par magie, perd ses attributs féminins, les uns après les autres, à l’instar d’une punition divine, comme par résilience.
Un livre sur les mensonges de la vie, les horreurs de la vie, parce que autant le dire, certains passages sont hard, voir insupportables. Avec une galerie de personnages douloureux, des enfants jouets de pervers immondes, sur fond de  racisme ordinaire, et des difficultés à être heureux, ensemble. Un livre surtout sur l’enfance,  et les victimes des failles et des travers des adultes. Une belle histoire d'amour aussi mais le happy end n'est pas aussi gentillet qu'on pourrait l'attendre...







mardi 7 février 2017

La chute- Albert Camus(6/5)

La chute est une œuvre à part chez Camus. Si vous avez déjà lu Camus, vous connaissez sa philosophie de l’absurde et de la révolte. Comment il a développé dans ses livres, en particulier dans la peste et l’étranger, ses idées sur cette confrontation entre la quête du sens de l’homme, et le non sens de ce monde. L’absurde. Ce choc entre nos aspirations profondes et les dures vérités de cette vie (la mort l’aliénation par le travail, etc…). Et ce consentement, cette lucidité face à cela, c’est la fameuse révolte qu’il entrevoit.
Le mot est lâché : philosophie. Et cela peux refroidir. Faire peur même. Mais avec Camus, la chose est vraiment accessible, et pour ma part, envoutante, stimulante, exaltante même. Le style est clair, jamais lourd, sans grandiloquence, et souvent comme dans la chute, remplie d’humour.
Nous découvrons jean baptiste Clamence au Mexico-City, un bouge d’Amsterdam, où il interpelle un voyageur de passage : « Puis-je, Monsieur, vous proposer mes services, sans risquer d’être importun ? «. Débute alors un soliloque sur 5 jours, où celui-ci se confie sans concessions. Ou bien serait-ce face à son double, ou son miroir ?
Clamence est un Avocat riche, célèbre, imbu de sa personne, plein de bonne conscience bourgeoise, se croyant au dessus de la masse à qui il prodigue sa générosité condescendante.
Tout se passe bien jusqu’au drame, moment clef du livre. Une femme se suicide dans un canal, sous les yeux de Clamence, qui choisira de ne rien faire. Froidement. Et par la même, il signera son inexorable descente en enfer. Ce choc, qui lui fera prendre conscience de l’absurdité de sa vie, l’amènera à chercher la réponse à ses tourments dans les femmes, le mensonge, en devenant juge –pénitent. En vain.
La chute. Chute dans le canal. Chute de l’eden en enfer. Chute du Paris brillant à l’Amsterdam des bouges crasseux. Chute de nos illusions perdues. Chute de nos aspirations. Notre chute à tous


dimanche 5 février 2017

Le livre de ma mère- Albert Cohen (1/5)




On délivre le plus souvent un post à propos d’un livre coup de cœur, ou coup de poing. Un livre  qui vous a transporté, émerveillé, ému.  Eh bien là, je vais vous parler d’un livre qui ne m’a vraiment pas plus du tout, mais alors pas du tout… Aussi je prends le risque de me prendre une belle volée de bois vert mais car j’entends par avance ceux et celles qui ont vu dans ce roman la quintessence du sublime de l’hommage à la maternité, l’ode à toutes les mères du monde, les mains jointes sur le cœur et la larme à l’œil.
Quand j’ai commencé ce livre, j’ai trouvé de prime abord  le style intéressant, très hugolien même. On sent la qualité de la plume, on a d’évidence à faire à un grand écrivain. On devine que ce livre va être poignant, car Il promet de jouer sur la corde sensible, très sensible même de notre tendre maman.  Et puis les tournures lyrique, élégiaque même, commence à plomber le rythme. Oh mère martyre, oh cruelle destinée, oh divine petite mère… Oh rage oh désespoir plutôt, parce qu’après 100 pages de lamentations extatiques et d’autoflagellations assumées, je me suis mis à soupirer, soupirer. Pas de pamoison,  mais de … lassitude !
De plus, sur le fond,  porter sa mère aux nues passe encore, mais de là à écrire :
« Oh toi, la seule, ma mère, ma mère et de tous les hommes, toi seule, notre mère, mérites notre confiance et notre amour. Tout le reste, femmes, frères, sœurs, enfants, amis, tout le reste n est que misère. »
C’est bien trop pour moi.
Cette litanie larmoyante, mièvre, verbeuse, m’a donné la nausée. Non pour moi il y a plus de sublime  dans la description de la Folcolche de Bazin, qui elle m’a vraiment troublé, que dans cette mère qui perd toute sa condition féminine, ramené à une seule fonction : tout donner à son enfant. Plus machiste tu meurs.
Ceci dit, quand Cohen revient sur terre, il le fait avec un cynisme, un réalisme face à dieu et au judaïsme en particulier, qui m’a beaucoup intéressé et surpris. Apres avoir froncé les sourcils de dépits, il a réussi à me donner un petit sourire ironique salvateur. Ah finalement, on sort enfin de l’enfantillage bourgeois.
Quelques belles formules par endroit m’ont émus quand même. Mais pour ma part, et pour me réconcilier avec la mienne, j’en resterais à ce texte contemporain du chanteur belge Arno  quand il parle des yeux de sa mère.

samedi 4 février 2017

Crime et chatiment- Dostoievsky




Un classique parmi les classiques. La quintessence de la littérature russe du 19e siècle, avec l’ami Tolstoï. Cela peut refroidir… Près de 700 pages  de noirceur, de pesanteur sur les tréfonds de l’âme humaine. Faut un peu de courage quand même. Entre un Bussi et un Duras, ca passe bien.

Raskolnikov étudiant sans le sou survit mollement dans une chambre misérable des bas quartiers humides de St- Pétersbourg, seul avec sa colère, sa vodka et sa dépression. La bohème, mais sans les lilas. Après avoir vendu son dernier bien à une veille usurière, une idée lumineuse le submerge : Un homme pourrait il s’octroyer le droit de tuer si c’était pour le meilleur de l’humanité?  Tuer une vieille dame fielleuse et inutile pour permettre à sa personne, et à ses proches, une élévation sociale profitable à tous ?  Apres tout, Napoléon a bien exterminé une partie de l’Europe pour son œuvre impériale. Ben oui, après tout ! Mais le prix à payer, le châtiment moral de sa culpabilité  va se révéler un fardeau plus que difficile à supporter, autant que réaliser qu’il est  ni le prophète ni le surhomme qu’il s’imaginait.

Drame psychologique s’il en est. Dostoïevski nous dépeint les tourments de l’esprit dans tous leurs aspects sociaux, religieux, moraux, philosophique qui font de cette œuvre un monument littéraire incontournable d’une richesse inépuisable.

J’avais lu cet ouvrage à 20 ans, en pleine errance estudiantine. Ce n’était pas la misère, ni la bohème, mais la galère quand même, comme tant d’autres. Ce roman m’avait fortement impressionné à l’époque. Et dans ma chambre de  bonne, aux carreaux fendus, au 4e étage d’un immeuble miteux, le ventre creux, les corbeaux tapant à la fenêtre (bon, j’en rajoute un poil là ?), les  turpitudes de ce bellâtre me plongèrent dans mes premiers questionnement existentielles. Par chance, je ne connaissais aucune usurière à tuer…

Lire Crime et Châtiment en 2016, « quelques » années plus tard ne m’a clairement pas plongé dans le même émoi. Loin s’en faut...

vendredi 3 février 2017

Mémé dans les orties- Aurélie Valognes (3,5/5)



Un  livre récréation sans prétention, mais très agréable à lire, pour se détendre un peu…

240 pages, fluide, léger, mais bien écrit et très drôle. Le type même du feel good book.
Ferdinand est un vieux monsieur bougon et aigri, veuf misogyne et misanthrope dont le seul plaisir est d'etre méchant.
Depuis que sa femme l’a quitté pour le facteur, il vit seul, avec sa chienne Daisy, en embêtant, non en emmerdant c’est plus juste, ses vieilles voisines et son odieuse concierge. Sa fille vit à l’étranger, il ne connait quasiment pas son petit fils, et il n’a pas d’ami. Le vieux con quoi.
Mais un jour tout change, et les évènements vont nous emmener vers une autre vision du bonhomme trop maladroit avec ses sentiments et la vie en général. Une veuve un peu geek et une petite ado surdouée vont bouleverser sa vie et faire apparaitre le meilleur de cet homme au fond si malheureux.
C’est mignon, ca fait du bien. On voit de suite le film qui va être tourné bientôt à mon avis. J’y vois facilement, Jean Rochefort dans le rôle de Ferdinand, ou Dussollier,  Catherine Frot dans le rôle de la  veuve geek, Darroussin dans le rôle du facteur. Melanie laurent dans celui de sa fille et Balasko dans la concierge.
Un livre sympathique.